Pour écouter le podcast du 16/09/2022, cliquez ci-après :
Les coïncidences de l’actualité sont parfois étonnantes…mais suggestives ! Je songe aujourd’hui à la mort et aux obsèques déployées de la reine Elizabeth d’Angleterre, au voyage du Pape François au Kazakhstan et à l’avis du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) à propos de « questions éthiques relatives aux situations de fin de vie ».
Au Kazakhstan, dans un contexte géopolitique et religieux tendu, le Pape François a déclaré avec force : « Aujourd’hui, la difficulté d’accepter l’être humain est grande. Chaque jour, des enfants à naître, des migrants et des personnes âgées sont rejetés (..) pourtant chaque être humain est sacré, c’est notre devoir de le rappeler au monde ».
Le caractère sacré de chaque être humain est manifesté de manière grandiose par les fastes qui entourent le rappel à Dieu de la reine d’Angleterre. Certes, il s’agit d’une personnalité et d’un déploiement exceptionnels mais qui dit quelque chose d’essentiel sur toute vie et toute mort humaine. Chaque personne, en tant que telle, est digne de respect et même d’honneur. Chaque famille, chaque communauté humaine et spirituelle est appelée à accompagner largement la fin de vie de chacun de ses membres. Par sa mort et les rites qui l’entourent, la reine Elizabeth continue d’accomplir son service.
Dans ce contexte, le débat sur l’euthanasie en France est relancé par l’avis du CCNE et les annonces présidentielles. Beaucoup affirment que le Comité Consultatif National d’Ethique s’est prononcé en faveur de l’aide active à mourir. En réalité, s’il entrouvre cette possibilité de manière plus que discutable, il commence par regretter que tout ce qui doit l’être ne soit pas encore mis en œuvre en faveur des soins palliatifs. Plusieurs membres du CCNE ont d’ailleurs publié des réserves sur un avis qui leur semble dangereux : je pense en particulier à Dominique Quinio, ancienne directrice de La Croix, et à Marion Muller-Colard, enseignante en théologie protestante.
Dans ce contexte, avec mes frères du Conseil Permanent de la Conférence des évêques de France, nous avons souhaité redire dans Le Monde d’hier soir que notre mission de chrétiens, et tout simplement de citoyens, est de nous engager toujours davantage dans l’aide active…à vivre !
Mgr Matthieu Rougé
