Pastorale du sanctuaire

Pastorale du sanctuaire

Qu’est-ce qu’un sanctuaire ?

Voici deux définitions auxquelles se référer : 

1

En plus de l’église, la piété populaire a comme espace privilégié le sanctuaire – il ne s’agit pas toujours d’une église – qui se distingue par des formes particulières de dévotion, dont la plus notable est le pèlerinage. (Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des sacrements – « Directoire sur la piété populaire et la liturgie », 2001, n° 19)

2

Par sanctuaire on entend une église ou un autre lieu sacré où les fidèles se rendent nombreux en pèlerinage pour un motif particulier de piété avec l’approbation de l’Ordinaire du lieu.
Dans les sanctuaires seront plus abondamment offerts aux fidèles les moyens de salut en annonçant avec zèle la parole de Dieu, en favorisant convenablement la vie liturgique surtout pour la célébration de l’Eucharistie et de la Pénitence, ainsi qu’en entretenant les pratiques éprouvées de piété populaire. (Code de Droit canonique, 1983, can. 1231 et 1234 §1)
Une modification tout à fait significative quant à la prise en charge des sanctuaires est intervenue le 11 février 2017 : dans le motu proprio Sanctuarium in Ecclesia, le Pape François les confie désormais à la compétence de la Congrégation pour la Nouvelle Évangélisation alors que la constitution Pastor bonus (Saint Jean-Paul II, 1988) les faisaient relever de celle du Clergé. « Le sanctuaire est un lieu sacré, un lieu d’évangélisation où se manifeste l’action puissante de la miséricorde de Dieu. » (n° 4).
Dans ce texte le Pape souligne les aspects principaux de la pastorale à développer spécifiquement dans le cadre de ces sanctuaires : favoriser leur rôle évangélisateur, promouvoir les rencontres favorisant le renouvellement de l’accompagnement de la piété populaire, assurer la mise en valeur des dimensions artistique et culturelle du lieu, former le personnel d’accueil, garantir au pèlerin une aide spirituelle cohérente et soutenue (cf. n° 5). Cela peut constituer la base d’un « cahier des charges » au service des laïcs, religieux, diacres et prêtres appelés à accueillir visiteurs et pèlerins.
Les sanctuaires du Diocèse de Nanterre ?

Monseigneur Matthieu Rougé a désigné cinq sanctuaires dans notre Diocèse de Nanterre
(cf. « Un grand vent de liberté » Lettre pastorale du 1er juin 2020, p. 9) :

• Saint-Vincent-de-Paul de Clichy, Sainte-Geneviève de Nanterre, Notre-Dame de Boulogne, qui sont des églises paroissiales ;
• Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance de Neuilly, Sainte-Rita de Fontenay-aux-Roses qui sont des chapelles congréganistes ouvertes au public.
Nous accueillons cette initiative épiscopale comme une belle opportunité offerte aux paroisses ou aux communautés religieuses d’ouvrir leurs portes le plus largement possible, de redécouvrir la richesse dont ils ont la garde pour la faire partager à d’autres que leur public habitué tout en s’inscrivant ainsi dans une démarche ecclésiale d’annonce de l’Évangile. C’est également la promesse d’un accueil compétent et fraternel pour des personnes en quête de silence, de beauté, de miséricorde, d’espérance et de foi dans un cadre marqué par le témoignage de la Vierge Marie ou d’un saint prolongé par celui de la communauté chrétienne qui vit, prie en ce lieu et qui y célèbre les sacrements du Salut.
Notre-Dame de Boulogne est donc l’un des 5 sanctuaires diocésains.
Le programme des sanctuaires diocésains est disponible ici :
Notre-Dame de Boulogne, un sanctuaire à l’origine très ancienne 

L'an

633

À Boulogne-sur-Mer (62), en l’an 633, un bateau vient s’échouer sur les sables du port ; il n’a ni voiles, ni équipage. Au même instant, la Vierge apparaît dans une chapelle de la ville haute. Elle révèle aux fidèles la présence sur l’esquif d’une statue à son image et demande qu’on l’amène en ces lieux où l’on érigera une nouvelle église en son honneur. Les Boulonnais découvrent dans la barque une statue de bois représentant une Vierge à l’Enfant Jésus. Ainsi naquit un pèlerinage aussi important au Moyen-Âge que celui de Compostelle avec d’innombrables grâces de guérison et de conversion obtenues par les pèlerins.

1308

Afin de faciliter ce pèlerinage pour la cour et les habitants d’Île-de-France, en 1308, le roi Philippe IV ordonne de chercher un terrain pour l’édification d’une réplique du sanctuaire de Boulogne-sur-Mer.

1319

Philippe V en pose la première pierre et offre une statue en argent doré, à l’image de celle de Boulogne-sur-Mer.

1er juillet

1330

À la demande du roi, le pape Jean XXII ordonne à Hugues II de Besançon, évêque de Paris, d’ériger les Menus en paroisse distincte d’Auteuil, de bénir la nouvelle église sous le vocable de Notre-Dame-de-Boulogne-la-Petite et d’y établir des fonts baptismaux et un cimetière. Le même jour, on nommera le premier curé de la nouvelle paroisse. Très vite le sanctuaire, devint un lieu de pèlerinage très fréquenté.

1862

Après avoir été très protégé́ par les rois, le précieux édifice fut mis à sac sous la Révolution, ses richesses pillées, dispersées ou fondues, son architecture et ses décors considérablement dégradés. Il appartenait au 19e siècle religieux, et à Napoléon III, de relever la petite église. Le premier pas de sa réhabilitation fut le classement du bâtiment en 1862. Restait à lui rendre son faste d’antan pour en faire la paroisse d’une cité en pleine croissance. C’est dans ce double souci que travailla l’architecte Eugène Millet.

2019

À l’occasion des 700 ans de la fondation un nouveau mobilier liturgique a été installé dans le chœur. Lors de la dédicace du nouvel autel, Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, a souligné : « Cette église n’est pas qu’un lieu de culte. C’est également un sanctuaire marial, un phare où la tendresse et la foi se transmettent. De nombreux malades de l’hôpital Ambroise-Paré viennent y prier ».

Notre-Dame de Boulogne est fêtée le 22 octobre.