J’ai demandé à l’âne de me donner la force de porter mes soucis et les inquiétudes de mes amis, tous ces ennuis qui pèsent sur mes épaules.
J’ai demandé au bœuf de me procurer sa chaleur pour que je puisse me réchauffer à son souffle des rigueurs de l’hiver et me consoler des séparations créées par le confinement.
J’ai demandé au mouton de ne pas être un mouton de Panurge qui suit bêtement le troupeau, mais un fidèle du bon Berger qui guide vers les verts pâturages ; un mouton qui se méfie du faux berger, de l’imposteur et du facteur de fausses nouvelles.
J’ai demandé au berger de m’apprendre à lire dans la nuit le message des étoiles qui m’indique comment garder le cap de l’Espérance et suivre la route de la vraie Joie, de la seule Joie.
J’ai demandé à Joseph de me garder d’éclater en colère quand les choses ne vont pas dans mon sens, et de m’aider à ce que je me laisse plutôt garder par le silence de la patience et de la paix.
J’ai demandé à Marie de me pourvoir du courage de la nuance quand je juge les autres et les événements. Elle qui ne comprit pas toujours les agissements de son Fils, qu’elle m’instruise de sa sagesse consistant à faire la part des choses sans perdre de vue l’essentiel et en faisant confiance.
J’ai demandé à la mangeoire encore vide de me recueillir tel que je suis, pauvre, nu et désarmé face au cosmos et au grand mystère de l’homme.
Michel Cool